Lagousse de vanille de Madagascar reste l’une des meilleures sur le marché international. Malgré la présence de concurrents, elle se distingue par sa couleur chaude et sa saveur gourmande. Des qualités qui lui permettent d’investir le domaine de la mode et de la beauté, de la médecine et surtout le secteur culinaire. C’est notamment le fruit d’années de tradition, accompagnée de quelques innovations imposées par les autorités afin d’améliorer l’image de cette épice dans le monde entier.
La production de gousse de vanille de Madagascar : une tradition familiale dans certaines parties de l’île
La Grande île compte 70 000 petits agriculteurs. 90 % d’entre eux vivent de la production de gousse de vanille de madagascar. La région SAVA ou le nord-est de l’île s’est largement spécialisé dans ce domaine. On compte désormais dans les 25 000 ha de plantation de vanille sur l’île. Un quota que les autorités tentent d’augmenter afin de booster la production et l’exportation.
Certaines concessions de « bourbon de Madagascar » datent de plusieurs dizaines d’années. Elles se transmettent de père en fils. Idem pour le savoir-faire et les techniques de plantation et de production. Ceci explique la grande qualité de la gousse. Cette pratique traditionnelle et 100 % naturelle retarde la production, mais assure une gousse authentique et unique en son genre. Ce peut être dans la couleur que dans la saveur.
Encore aujourd’hui, les producteurs de gousses de vanille de Madagascar procèdent à la main. C’est le cas pendant la plantation et la pollinisation. Ils utilisent la même technique pour la récolte et le séchage. Comptez plusieurs années avant de gagner la gousse que vous avez en magasin.
De nouvelle règlementation pour mieux faire face à la concurrence
Face à la concurrence, la gousse de vanille de Madagascar doit pourtant se renouveler. D’ailleurs, les exigences internationales ne sont plus les mêmes qu’il y a 20 ans. Pour continuer de séduire, la tradition dans la production de cette dernière se mêle donc à une nouvelle règlementation.
Tel est le cas de la norme de transparence. Désormais, les vanilles destinées à l’exportation doivent être étiquetées. On doit pouvoir en assurer et en vérifier la provenance. Une transparence qui assurera une meilleure image au bourbon. Et, cela aidera face aux contrefaçons qui prolifèrent en ce moment.
Au-delà de respecter les techniques traditionnelles, les producteurs doivent tenir compte des nouvelles règles écologiques et biologiques. Une certification bio est utile pour se faire, de nouveau, une meilleure place sur le marché. D’ailleurs, l’Union européenne vient de sortir une loi qui réduit le taux de nicotine présent dans les gousses. Une mesure incitant à revoir la qualité des sols de plantation et des engrais utilisés pour la production de la vanille de Madagascar.
De plus, les autorités envisagent de moderniser les structures de production. Avec de meilleurs matériels pour le séchage, les producteurs pourraient gagner du temps. De quoi les aider à sortir plus vite des gousses, tout en conservant la qualité.
Des défis à relever pour faire augmenter le prix
La gousse de vanille de Madagascar n’occupe plus la première place sur le plan international. Elle est devancée par les concurrents comme l’Indonésie par exemple. Une situation qui impacte le prix du kilo.
Cette année, les producteurs avaient gagné 80 euros le kilo à l’exportation. Mais, si des mesures ne sont pas prises par les autorités, cela risque de chuter au cours de l’année 2024. Selon les experts, il faut prévoir un marché à 65 euros environ le kilo. Une des raisons de cette nouvelle baisse : une politique de gestion qui n’a pas été efficace au cours de la saison 2023 et les tonnes de restes qui n’ont pas été vendus et qui sont restés sur le marché. Les producteurs seront tentés de les liquider avant de proposer de nouveaux produits. Une baisse de qualité qui se fera ressentir dans les prix.
Soyez le premier à écrire un commentaire.