Jeudi, 11h du matin. Je suis en train de faire une bataille de trombones avec mon chef Sacha quand mon téléphone vibre : « Demain je fête mon anniversaire. RDV à la maison à 20h, François«. Cool, le weekend commence bien !
Le lendemain, j’arrive vers 21h00. Tous les russes sont là, et je suis le premier français. François me présente à toutes ses collègues, qui parlent super bien français, et elles me demandent pourquoi les français sont toujours en retard. Ce à quoi je réponds qu’on ne peut pas être parfait. J’apprends alors que l’on est aussi arrogants et radins. Je ne comprends pas leur réponse et vais poser sur la table de la cuisine les deux bières que j’aies ramenées.
Rapidement, tout le monde arrive : Boris, Yann, Eléonore et des copines, Nathanael , Seb …Et c’est le bordel. A peine déchaussé, Seb monte le son et lance des cotillons un peu partout. Les russes qui étaient sagement assises sur le canapé hallucinent et s’échangent un mot ou deux. Visiblement, on n’est pas que arrogants, tout le temps en retard et radins.
Comme c’est son anniversaire, François doit trinquer avec tout le monde. A la vodka, bien sur, il est imbattable. Et depuis qu’il a battu l’homme araignée à Kazan, il a pris la confiance. Du coup, tout le monde porte des toasts à sa santé, et à ses copines.
5 shots plus tard, Seb, Nathanael et moi sommes bourrés. C’est là que ça dégénère :
– Dans la chambre de François, vite. Trois secondes après, on y est.
– Et maintenant, on fait quoi, demande Nathanael ?
–Ca, répondit Seb en balayant d’un revers de la main l’étagère de livres qui se trouvait à sa hauteur.
Eclats de rire de notre part.
–Allez, dit Seb, tout en balançant un tiroir de caleçons, on attaque le matelas. Avec Nathanel, on était chauds comme la braise, et balancer le matelas à l’autre bout de sa pièce ne fut qu’une formalité. Sa chambre complètement ravagée, on pu tranquillement sortir.
30 secondes plus tard, et ce malgré la musique à fond, on entendit un cri, deux cris, bruits de couloirs, puis le beuglement de François. Les coupables ne furent pas long à démasquer, c’est-à-dire les trois crétins qui rigolaient dans la cuisine. On confirma tous les deux que c’était l’idée de Seb, connu de tous pour ses pratiques d’un goût douteux, et après des menaces verbales et physiques, on reprit tous un shot.
Pendant ce temps là, les copines de François s’étaient détendues, et on va dire que l’amitié franco russe battait son plein. Elles étaient toutes autour de Yann, et rigolaient à toutes ses blagues. Pourries, comme chacun le sait. Eléonore, elle, se tenait un peu en retrait et essayait visiblement de trancher mentalement la gorge de Yann, ou un truc comme ça. Je décidais donc d’aller lui parler.
–J’ai ramené ma copine Elena, me dit t’elle en souriant. Tu te souviens, celle qui a 50 copains ? Elle est sympa mais quand elle a bu, elle saute sur tout le monde.
Et effectivement, le temps de me retourner, elle était en train d’embrasser François. Scène plutôt émouvante, mais il fallait vraiment que j’aille aux toilettes. En sortant de là deux minutes plus tard, elle était en train d’embrasser Nathanael. Un spécimen. J’ai voulu en discuter avec Eléonore, mais celle-ci embrassait déjà Yann. 5 shots de vodka. Pas un de plus
Eprouvé par tant d’amour délibérément exhibé dans cette soirée, je décidais de m’asseoir. Une russe arriva, me demanda si la place était prise, et je lui répondis que non en regardant mes pieds.
On se mit à parler de tout et de rien, et ne sachant plus quoi dire, lui pointa Elena du doigt, qui s’approchait de Boris.
– Tu vois, cette fille, je pense qu’elle va l’embrasser dans les 5 secondes qui suivent.
– Moi aussi, je veux bien t’embrasser si tu peux me dire mon prénom.
– Euh … attends … je le sais, je le savais… Ah mais c’est trop bête, je suis sur que tu ne l’as pas dit, en fait (bluff de la dernière chance).
– Si si. Tu perds tes chances, là.
– Eh bien… Elena ! m’empressai-je de lui répondre.
Tatiana se leva pour aller se chercher un verre dans la cuisine. 5 minutes après, cette pute embrassait François dans le couloir. Elena, qui passait par là, était assez jalouse et alla voir Boris pour ne pas rester « les bras ballants«. Le reste de la soirée se déroula de la sorte. Tout le monde embrassait tout le monde à tour de rôle.
Tout le monde passa le reste du weekend un petit sourire en coin. Lundi matin fut un peu gênant pour François, qui retrouva ses collègues, persuadées que les français étaient tous fous. Je préfère le terme “passionnés ».
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