Les villes de l’anneau d’or sont connues pour leur beauté, et tous les touristes visitant Moscou et ayant un peu de temps s’y précipitent généralement, Pour moi, des villes comme Rostov ou Souzdal resteront synonymes de vodka, baston la nuit dans les monastères et d’absinthe avec la milice. Ce qui s’est passé, nous allons le voir.
Assis au bar du Real Mac coy, Francois, Sébastien, Will, son collègue Ben et moi-même déprimons. C’est lundi, et comme d’habitude, on n’en peut plus.
– j’ai encore fait un malaise au travail, nous explique Francois. Je devrais essayer de dormir un peu plus, dit il tout en buvant une gorgée de bière pour faire passer la pizza.
– au fait, nous dit’ il. Hier je promenais avec Nastia, ma nouvelle copine. En passant sous un arbre, on voit un chaton coincé. Moi je m’en tape, mais elle, elle veut à tout priх appeler les pompiers. Coup de malchance, il y a avait une caserne juste à coté.
On rentre, il y avait 4 types, ils avaient visiblement déjà bu. Des pompiers russes. Les mecs comprennent très vite que je suis français et me proposent de boire de la vodka. Pendant ce temps, deux types regardent ma nana bizarrement. Mais ça en reste là, et on boit.
Deux heures après, on sort de la caserne, moi je suis bourré, et on n’en à plus a rien à foutre du chat. Nastia me dit alors qu’il est tard, et me demande si je peux la raccompagner.
Arrivés en bas de chez elle, elle me propose de monter boire un thé. J’accepte ! Mais toujours et encore impossible de l’embrasser. Et là, tenez vous bien, elle me dit que si je veux je peux la prendre en levrette sur le tapis. Mais l’embrasser, c’est pas possible. Fou, non ? Et bien je suis parti.
On acquiesce tous, sans vraiment comprendre. Là il nous dit, que d’habitude, c’est les putes qui n’embrassent pas. On ne comprend toujours pas. Je me dis qu’on est foutus. Ca ne fait pourtant qu’un an que je suis là … Dommage, j’aurais peut être pu faire un truc de ma vie. Avec des enfants, tout ca…
-Les mecs, j’ai une idée, nous dit Will. Ce weekend, on prend les voitures du boulot, et c’est à Souzdal qu’on ira choper.
Bingo, tout le monde est partant. Par acquis de conscience, j’appelle nos autres amis qui ont un vrai travail et par conséquent font autre chose que de trainer dans les bars.
– Allo Yan, c’est julien. On part à Souzdal le weekend prochain. Ca te dit ?
– Grave, j’ai bien envie de faire une petite pause avec le boulot. Y aura qui ?
– J’ai oublié de te dire, ce sera un weekend mec.
– Ah, je faut que je vérifie ça alors.
– T’auras pas la permission, c’est ca ?
– Ta gueule. Bon, on se tient au courant, le premier appelle l’autre. A+
Allez, c’est décidé, on part en weekend. On a un plan, enfin. On revit. Allez, tournée de bières pour fêter ca. Ca se fête, non ?
Samedi matin, 9h30, mon téléphone sonne.
-Julien, mais t’es ou ? On avait dit 9h !
-Allooooooooooooo ?
-Putain, tu t’es pas réveillé, c’est ca ?
-Pas ma faute, c’est Francois et Eléonore qui m’ont fait boire… Bon je vomis, j’enfile un pantalon, donne les clés a la voisine (et surtout pas l’inverse) et j’arrive.
1 heure après, j’arrive. Tout le monde de me traite de boulet, et on part enfin. Moscou en banlieue l’hiver, ça donne envie de se tuer. Les gens habillés en noir, ceux qui boivent de la bière ou de la vodka dès le matin, le ciel gris, les tours d’immeubles, tout ça quoi. On est super contents de partir
3 heures plus tard, on arrive à Vladimir, et pour me le signaler, on me file un grand coup de coude dans les cotes. On est devant un énorme Kremlin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ca me réveille.
C’est magique, tout est blanc autour de moi, même les murs du kremlin le sont. Du coup les pointes d’églises en bleu, vert et autres étoiles dorées donne une atmosphère magique a ce lieu.
Devant l’entrée, des grand mères vendent des poissons congelés. Ce ne sont plus les baboushkas de Moscou. Maintenant ce sont de gentilles mamies. Qu’est ce que j’aime sortir de la ville. Cela ne fait pas plus de quelques heures, et nous sommes déjà dans un autre univers, à une autre époque. Dans un autre monde …
La visite se passe bien jusqu’a ce que Seb envoie une boule de neige sur Francois. La bagarre commence alors dans le kremlin, au milieu des touristes ahuris. Finalement, ils comprennent que ce n’est pas le bon endroit, et font une trêve
En Sortant du Kremlin, on décide de se rendre à notre hôtel à Souzdal, qui lui se trouve dans un monastère. On a eu vraiment de la chance d’avoir de la place, et en plus on est tous ensemble. C’est vraiment génial, ça.
Souzdal ressemble à un village. Les routes sont pavées et les chevaux y promènent les touristes en calèche. Les Maisons font trois mètres de haut et sont très mignonnes, avec leurs volets de toutes les couleurs.
On s’y promène un peu, puis on décide d’aller manger dans un restau branché de la ville. Ce soir c’est la fête. Le café est transformé pour l’occasion, il y a même un DJ. DJ Jenia. Bien sur, tous les bouseux et les bouseuses du coin sont rassemblés. Les gens mettent 3 secondes à comprendre qu’on est étrangers, mais ça ne se passe pas trop mal
La vodka coutant 300 roubles la bouteille, on est bientôt tous bourrés. Cette soirée fait plaisir, les cul terreux restent tranquilles et ça se passe bien. Sauf que là, François décide d’aller commander au bar. Il se met à discuter avec la milice locale, accoudée comme lui, et dans la foulée, commande une tournée d’absinthe. C’est à partir de la que tout est parti en couilles je crois.
Une, deux, trois absinthes plus tard, Francois et quelques autres sont morts. Leurs meilleurs amis sur terre s’appellent maintenant Dmitry et Evgenii. Moi je m’en sors mieux, j’ai juste bu de la vodka.
Il est 3 heures, et le café ferme, on salut respectueusement le DJ de la soirée et on sort. Je vomis. C’est le moment que choisis Seb pour me faire un plaquage au sol, auquel Francois décide de se mêler. Dehors il fait -10 degres.
On se bats une heure sur place, puis on décide de rentrer. Arrivés dans le monastère, on se bats encore. Je ne sais plus si j’ai eu plus mal au crâne ou mal tout court, mais c’était une sacrée soirée.
Le lendemain, après avoir payé les nonnes , on est repartis. On a visité d’autres églises, on a marché sur un lac gelé, et finalement on est rentrés à Moscou en fin d’après midi. Rien n’avait changé : il faisait froid, pas beau, les gens étaient toujours aussi moches. Mais on s’en foutait …
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